Athénée de Rochefort : au-delà du formalisme, une vraie gestion des ressources humaines est nécessaire dans l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Depuis plus d’un an, l’Athénée de Rochefort est secoué par un conflit qui a entrainé un mouvement de grève tant des professeurs en mars 2012 que des élèves la semaine passée.
Le Député Patrick Dupriez a interrogé ce mercredi la Ministre de l’enseignement Marie-Dominique Simonet sur la situation dans cette école suite au retour le 18 février de la préfète suspendue depuis avril 2012. Cette suspension résultait d’un rapport administratif relatif à des questions de gestion financière. L’intervention de Patrick Dupriez portait surtout sur les perspectives de retour à la sérénité dans la communauté éducative de cet établissement.
La Ministre a affirmé avoir anticipé les problèmes liés au retour de la préfète dans l’établissement en mandatant dès avant celui-ci un médiateur et en décidant le 19 février de composer un comité d’accompagnement qui se réunira régulièrement pour faire le point sur la situation.
Aucune information par contre n’a été donnée sur les suites du rapport d’enquête du 30 mars 2012 qui a justifié la suspension de la préfète, ni sur la première évaluation de cette dernière, en stage depuis janvier 2011, qui aurait bien été réalisée par la cellule compétente.
Aujourd’hui, la Ministre, via les membres de son cabinet délégués sur place, insiste sur l’impossibilité de sanctionner une préfète qui n’a pas commis de faute depuis sa réintégration et sur le fait qu’elle restera donc en fonction quelles que soient les actions menées par ses détracteurs.
On peut s’interroger à plus d’un titre sur la gestion de cette crise et les difficultés de Fédération Wallonie Bruxelles à anticiper des problèmes prévisibles mais, pour Patrick Dupriez. Il apparait surtout que le climat est aujourd’hui tel à l’Athénée de Rochefort qu’il est peu crédible qu’un comité d’accompagnement, composé de préfets coordonateurs de zone, puisse rétablir la sérénité et créer les conditions permettant à chacun, y compris à la préfète, de faire correctement son travail dans l’intérêt de l’école.
Pourtant, la sortie de crise nécessiterait sans doute que des alternatives de carrières soient proposées à la préfète de l’Athénée de Rochefort.
Patrick Dupriez s’est en outre inquiété d’apprendre que la période de suspension de la préfète serait prise en compte dans la durée du stage de celle-ci en vue de sa nomination alors que cette période ne permet évidemment pas d’apprécier ses compétences à exercer adéquatement sa mission. La ministre n’a pas contredit cette affirmation…
De façon générale, il apparaît que plusieurs conflits de même nature opposant des équipes éducatives à des préfets ont agité différents athénées ces dernières années (Jemeppe, Couvin, Welkenraedt…).
Il est manifeste que la Fédération Wallonie Bruxelles doit se donner davantage de moyens pour une gestion correcte des ressources humaines, plus proche du terrain et qui, au-delà du formalisme, tienne compte de l’évaluation des situations concrètes autant que des aspirations légitimes des personnes concernées.
Patrick Dupriez
Député au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles