Le projet d’installation de la billetterie de la S.A. Grottes de Han génère depuis plusieurs années d’importantes tensions entre la SA et les citoyens de Han, parce que ces différents projets sont imposés par la Société sans aucune concertation avec les habitants.

Le passage en force de l’aménagement d’une billetterie temporaire au printemps dernier, sous couvert de nécessité Covid, n’est qu’un exemple parmi d’autres du mépris affiché par la SA à l’égard des citoyens et riverains, voire de la majorité communale.

Rappelons que la commune de Rochefort a réalisé dans le village des aménagements coûteux visant à faciliter le parking et l’accès à la billetterie dans son implantation actuelle. Le projet de déménagement de la billetterie fait fi de cet argent public investi en faveur de la vitalité économique de l’ensemble du village et des commerçants de la rue des Grottes.

Aujourd’hui, fidèle à son modus operandi, la société, alors que l’enquête publique est en cours et qu’aucun permis n’a été octroyé, passe de nouveau en force en mettant en œuvre un cheminement piéton qui amènera les touristes de l’Allée des Marronniers vers l’entrée du Parc animalier, et en préparant les embarcadères dans la plaine de Dry Hamptay, et ce, avant même l’obtention du permis nécessaire

Outre les remarques qu’Ecolo Rochefort a à faire dans le cadre de l’enquête publique (voir ci-dessous), nous devons une fois de plus constater que ni la législation ni l’environnement ne sont respectés.

Françoise Lebeau et Bernard Convié, conseillers communaux, appellent l’autorité communale à faire respecter les réglementations  par la S.A. Grottes de Han dans les matières qui lui incombent, à effectuer un constat complet des infractions spécialement en matière d’environnement, et à appliquer les procédures qui s’imposent. Ils demandent également que la commune soit le moteur d’un dialogue indispensable entre la Société, le pouvoir communal ET les citoyens directement concernés par ce projet, qui se sentent niés à l’heure actuelle.

Ecolo Rochefort, dans la droite ligne de ses précédentes positions, s’oppose vigoureusement au déménagement de la billetterie des Grottes de Han. Hormis la recherche d’un profit maximal en posant une « OPA » sur les touristes d’un jour, rien ne s’oppose au maintien de la billetterie à son emplacement actuel. On n’a jamais raison tout seul et contre les autres, en provoquant le conflit plutôt que la coopération.

 

Pour Ecolo Rochefort,

Françoise Lebeau (0496 28 84 19) et Bernard Convié ( 0473 22 88 59)

 

Ecolo Rochefort émet de très sérieuses réserves quant à ce projet.

Nos motivations sont les suivantes :

  • Nous demandons le respect le plus total pour la zone naturelle située sur la plaine du Dry Hamptay, pour l’Allée des Marronniers et le ruisseau

Nous refusons d’accepter les affirmations contenues dans le dossier de la S.A. Grottes de Han, qualifiant cette zone de peu d’intérêt, quand cette société elle-même a effectué des installations sans permis en zone naturelle, et donc abîmé déjà cette zone.

L’équilibre biologique de cette zone sera  perturbé grandement par les activités projetées,  au détriment des nombreuses espèces végétales et animales qui tentent d’y survivre en harmonie.

  • Nous estimons que la teneur et l’ampleur du projet auraient justifié une demande de permis d’environnement, en plus du permis d’urbanisme, soit ce que l’on appelle un permis unique (et spécifiquement ici pour les activités classées selon la nomenclature 33.01.02 « parcs d’attraction d’une superficie égale ou supérieure à 10ha » ).

 

  • Nous sommes choqués de constater que la S.A. Grottes de Han impose pratiquement un schéma de mobilité pour le village de Han, se substituant ainsi dans les faits à l’autorité communale, en l’absence de concertation citoyenne et de prise en compte du plan intercommunal de mobilité, établi lui selon une procédure démocratique !
    Les attentes de la S.A. Grottes de Han sont aussi très importantes envers la commune (et donc du citoyen rochefortois) en matière d’aménagement de l’espace public dans le sens souhaité par la société, en dehors de toute concertation citoyenne.

 

  • Ces dernières semaines, différents travaux ont été entrepris, qui vont dans le sens des modifications souhaitées, et ce, y compris en zone naturelle, alors même que le permis n’est pas encore accordé, bien évidemment !

 

  • A l’évidence, la S.A. se comporte comme le maître absolu, et souhaite imposer son projet au village et à l’autorité communale envers et contre tout !

 

Avis émis dans le cadre de l’enquête publique

Ecolo Rochefort a souhaité réagir à propos des points suivants :

  1. Les dérogations au plan de secteur : des installations sont prévues partiellement en zone naturelle. Or, la législation spécifique à ce type de zone permet d’y effectuer uniquement les travaux nécessaires au maintien de la zone.
    En phase de travaux, le passage du réseau d’égouttage, la création de l’assise des chemins et voie de communication va perturber grandement le sous-sol, et donc la vie et le développement de la faune et de la flore spécifiques de cette zone, notamment pour les différentes espèces de chauve-souris.
    En phase d’exploitation, le piétinement de la zone lors de l’embarquement et du débarquement des safaris cars et du train touristique, la pollution par hydrocarbures causée par le charroi, la pollution sonore, etc, ne garantiront plus le caractère « naturel » de la zone, encerclée littéralement par les éléments d’exploitation.
    Il y a, à l’évidence, sur le fond, modification de l’affectation de la zone par rapport au plan de secteur. Une simple demande de dérogation ne nous semble donc pas suffisante.
    Nous sommes particulièrement interpellés par la manière dont cette atteinte à la zone naturelle est présentée, anodine en regard du travail de la S.A pour la protection de la nature. Or, il ne s’agit pas de la seule atteinte de la S.A. Grottes de Han à des zones naturelles, puisque des constructions ont par ailleurs été établies en zone naturelle dans le domaine en l’absence de permis. (par exemple, entre autres, la boucle d’attente actuelle des safaris cars, comme nous le confirme l’étude d’incidence en page 531 !).
  2.  Installation du parking (470 places) sur l’ancien emplacement du camping, en zone de loisirs, donc. Or, cette localisation n’est pas contiguë à une zone de loisirs, et le parking lui-même n’est pas une activité de loisirs. Il ne correspond donc pas à l’affectation de cette zone telle que prévue au plan de secteur. A cela, il faut ajouter la pollution inévitable aux hydrocarbures qui s’ensuivra dans cette zone, la privant pour longtemps de son caractère « zone de loisirs ». Il faut remarquer aussi que l’écoulement des eaux de pluie à cet endroit pollué ne sera pas sans incidence sur la qualité des eaux de la Lesse toute proche.

 

3. La taille du bâtiment d’accueil, billetterie et bureaux : la rue des Grottes est une zone d’habitat à caractère rural, comportant essentiellement des bâtiments de type rez+1. La hauteur de 11m18 prévue pour ce bâtiment d’accueil dénotera dans le caractère rural de la rue, et, surtout, ne pourra que créer un préjudice important d’ombre et d’impression d’écrasement aux bâtiments voisins des numéros 40 et 38, et à leurs jardins, ceci s’ajoutant à l’incessant trafic de visiteurs.

 

4. Le projet présenté va induire une modification radicale des flux de circulation, tant piétonne que motorisée, au sein du village de Han.
Dès lors, de nouvelles difficultés vont apparaître :
–  sécurité des  piétons dans  la rue des Grottes au niveau de l’entrée du bâtiment d’accueil : le recul prévu par rapport à la voirie est de 4m, ce qui ne permettra pas de canaliser la file de visiteurs en dehors de la voie publique les jours de grosse affluence;

  • Sécurité de la rue des Sarrasins (goulet), qui devra encaisser en saison le trafic de minimum 500 véhicules supplémentaires suite à la présence du nouveau parking ;
  • faibles garanties de tranquillité pour la rue des Aubépines ( ces garanties sont tributaires de décisions communales et non de la teneur du projet).

 

  • 5. Choix de favoriser et de centrer l’accès au village de Han-sur-Lesse sur l’usage de la voiture individuelle.       .
    L’étude d’incidence mentionne qu’à terme, pour 2026, il conviendrait de disposer de 2000 places de parking dans un rayon de 400 à 500 m maximum de l’entrée de la billetterie. Si l’on considère qu’une place de parking doit représenter au minimum 12,5m2 de surface, et que l’on ajoute à cela les voies de circulation au sein des parkings, il faudrait consacrer au moins 16ha  de terrain au centre du village pour garer les 2000 véhicules attendus, sans compter les cars et  les véhicules des personnes à mobilité réduite. C’est beaucoup pour un petit village à la superficie totale de 944ha, incluant ses campagnes ! Il conviendrait probablement de travailler de concert  avec l’étude du plan de mobilité communale, afin d’examiner sérieusement la possibilité d’alternatives par les transports en commun (ce qui existait à l’origine pour rejoindre les Grottes de Han ). Les recommandations présentes dans le dossier à cet égard sont bien peu convaincantes.

    6. Obligation d’investissement pour la commune de Rochefort.
    Les recommandations après l’étude d’incidence suggèrent une série d’aménagements (réfection et/ou adaptation des trottoirs aux pmr et aux nouveaux flux de circulation, balisage, mobilier urbain, aménagements différents de la Place Théo Lannoy, …) et une surveillance policière qui semblent indispensables pour le bon fonctionnement du système. Or, ces frais devront être pris en charge par l’autorité communale, et donc, par le citoyen rochefortois, alors même que les bénéfices souhaités par ces nouveaux investissements rejoindront les caisses de la société des grottes de Han. Et ce ne sont pas les quelques bénéfices concédés sur un parking (accord entre la Ville et la S.A. des Grottes de Han), qui équilibreront la balance. Un accord a-t-il déjà été conclu entre la ville et la Société des Grottes à ce propos ? Si oui, quelle en est la teneur?

 

7.Caractère partisan de l’étude d’incidence, qui minimise constamment les atteintes à l’environnement et les conséquences du projet pour les riverains immédiats. Par exemple, la zone naturelle est considérée comme ne l’étant plus de fait, à cause de sa dégradation consécutive à l’utilisation qui en est faite par le DGH lui-même ! Autre exemple : l’installation de l’embarcadère en zone naturelle est présentée comme une « structure légère en toile tendue », mais le piétinement inévitable du sol et donc de la végétation par les nombreux visiteurs n’est pas évoqué. Il en est de même pour les impacts aux propriétés riveraines, entre autre les impacts très importants pour la vue et le bruit dans les jardins de la Rue des Grottes, spécialement à partir du numéro 40, et jusqu’à l’Allée des Marronniers.

 

8. Des mesures dites « vertes », trop pâles et trop rares!

Le projet présente un certain nombre de solutions qui ont une apparence écologique, mais ne résistent pas à un examen sérieux.

Par exemple, des soucis de limiter la consommation de l’eau de distribution sont exprimés, et il est fait mention de l’installation d’une citerne d’eau de pluie de 10000 l ; (sur le plan 5 citernes semblent prévues). Que représente ce volume par rapport au nombre de visiteurs attendus ? Si l’on se base sur une fréquentation de 3000 visiteurs /jour en haute saison, d’une chasse d’eau économique et d’un lavage des mains par visiteur (minimum de 4 l d’eau en étant économe), le contenu de la citerne ne tient pas un jour !

Dans le même ordre d’idée, il est suggéré de végétaliser la toiture du bâtiment d’accueil pour en diminuer l’aspect massif et l’intégrer dans le paysage rural. Mais il est évident que ceci doit être prévu dès la conception du bâtiment !

 

9. Certaines incohérences ont été relevées dans l’argumentation développée. Par exemple, en début de l’étude d’incidence, il est mentionné que l’embarcadère actuel des trams et des safaris est dangereux parce qu’il provoque plusieurs points de conflits entre la circulation de ces engins et la circulation générale, et que donc cet embarcadère doit être déplacé vers la zone naturelle. Plus loin, dans les recommandations consécutives à l’E.I., il est suggéré d’utiliser l’embarcadère abandonné par les trams comme point d’embarquement pour les cars de touristes !!! Et donc, pour ces véhicules, l’endroit ne serait pas dangereux ???

 

Nous pourrions encore formuler de nombreuses observations quant aux contradictions et incohérences de ce projet.

Nous résumerons en disant qu’il nous semble que ce projet vise avant tout à accroître les bénéfices de la S.A. Grottes de Han, ce qui est logique de la part d’une société cotée en bourse. Mais il est pour Ecolo Rochefort du devoir de l’autorité communale de garantir que cet accroissement patrimonial ne se produise pas au détriment du citoyen rochefortois, de son cadre de vie et de son bien-être.

Dans cette optique, il importe de conserver le caractère rural et sain du village en préservant la zone naturelle, et d’assurer avant tout la sécurité et le bien-être de tous les « usagers »de Han-sur-Lesse, résidents et visiteurs.

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