Conseil communal du 26 février 2024.

Guide communal d’urbanisme.

Avis Ecolo Rochefort.

 

D’une manière générale, nous regrettons le caractère peu abouti de ce document. Si la société travaille depuis 2019 pour produire cela, c’est vraiment accoucher d’une souris !

Nous regrettons aussi que la procédure n’ait pas été respectée, à savoir que le conseil communal n’a pas été consulté sur la teneur du projet avant que le collège n’en propose l’adoption aujourd’hui. Nous demandons à nos collègues de ne pas adopter ce projet en l’état, et de ne pas le soumettre tel quel à enquête publique, au risque de s’attirer une volée de bois vert.

Voici les raisons principales de notre contestation :

Par rapport au projet de délibération proposé.

  • Objectif de cohérence entre les différentes aires de la commune (mentionné dans le projet de délibération) : non rencontré. Ex : Pourquoi les différences de hauteur de bâtiments (4 étages max à Rochefort, 3 à Jemelle) alors que les hauteurs actuelles sont similaires ? Pourquoi le traitement particulier de Lavaux-Ste-Anne, qui reste sous l’ancien système, avec les anciennes normes ?
  • IL nous semble indispensable que la définition des différentes aires d’habitat ne soit pas la décision de la seule société d’étude, mais fasse l’objet d’une concertation, par village et avec la collaboration de professionnels de la construction idéalement.
  • pas de doute sur son interprétation ???

Exemple : p24, en aire résidentielle paysagère, je cite :

« Le volume principal présente un gabarit de maximum 2 niveaux hors-sol par rapport à la cour fermée en relation avec la voirie. » maximum 2 niveaux…. Ça veut dire qu’un niveau c’est OK, donc les bungalows sont à nouveau autorisés ?

Par rapport aux prescrits :

  • matériaux
  • Nous regrettons le manque de proactivité concernant l’emploi de matériaux plus locaux ou tout du moins, plus responsables. Il est évoqué p33 l’usage de « brique locale de teinte foncée »… il n’y a hélas plus de brique locale….
    Par exemple aussi, la préconisation du bois n’apparaît que dans les zones de loisirs, les zones agricoles et les zones non destinées à l’urbanisation. C’est insuffisant. On sait que nous sommes dans une région qui produit du bois de qualité, il est donc intéressant d’encourager son usage comme matériau de parement dans les autres zones (résidentielles, centre villageois).
  • Imposition des matériaux : cadenassage trop important. D’accord pour des codes couleurs, mais il faut laisser la porte ouverte à des matériaux plus écologiques, ou plus favorables à l’isolation thermique, comme des enduits par exemple.

° Pierre : Han, Ave, Belvaux, Auffe ;

° Brique : Villers sur Lesse, Montgauthier, Havrenne et Lessive

° pierre et/ou brique : Wavreille, Forzée, Eprave et Hamerenne.

D’un point de vue social et écologique, nous regrettons aussi qu’il ne soit pas fait mention de l’habitat léger. De nombreux jeunes sont en demande de ce type de logements. Des personnes âgées également, auxquelles cela permettrait de s’établir dans le jardin de leurs enfants tout en respectant leur intimité… Certaines communes, (Tintigny, par exemple, avec un bourgmestre MR), ont prévu ce type de logement et l’autorisent. Notre commune même y a eu recours pour des logements bien nécessaires suite aux inondations.

 

Par rapport aux impératifs écologiques : nous estimons que ce document ne tient pas compte des impératifs écologiques et des nécessaires adaptations à réaliser dans notre manière d’occuper l’espace.

  • Construire des bâtiments les plus compacts possible à pourquoi une différence de la hauteur autorisée entre Jemelle et Rochefort (3 niveaux max à Jemelle, 4 à Rochefort), toutes deux zones de centralité dans le futur schéma de développement territorial ? Et ceci, alors que la gare se trouve à Jemelle !
  • Un autre impératif est de favoriser au maximum la construction de maisons dites passives. Dans cette optique, pourquoi, en zone résidentielle, continuer à imposer toujours un alignement des bâtiments parallèles à la voirie ? Ne pourrait-on innover en recommandant plutôt un alignement selon par exemple un axe Nord-Sud, ce qui permettrait d’avoir un pan de toiture favorable à la production d’énergie solaire, et une implantation optimale pour bénéficier des apports solaires ?

Et ceci d’autant plus qu’aucune incitation à construire des maisons mitoyennes n’est présente.

  • Les recommandations sont claires en matière de places de parking à prévoir. Le nombre demandé en ville nous paraît important : 2 places par logement… concrètement vu l’espace disponible à certains endroits, cela risque d’être compliqué à réaliser, en cas d’immeubles avec plusieurs appartements par exemple (voir p 18). En outre, cela reste dans une logique du « tout à la voiture » et ne favorise pas le recours à d’autres modes de déplacement.
  • Pourquoi, dans les immeubles à appartement, ne pas réduire l’espace demandé pour garer des voitures pour à la place prévoir des emplacements sécurisés pour les vélos, trottinettes, etc. et favoriser ainsi la mobilité douce ?
  • Ce guide ne permet pas non plus d’autre possibilité qu’une toiture à deux versants, ce qui réduit les possibilités d’utilisation de ce dernier niveau pour des logements. Il faudrait aussi tenir compte, dans les hauteurs autorisées, de la configuration technique nécessaire à une toiture isolée aux normes actuelles (qui peut atteindre 45 cm d’épaisseur).
  • En centre- ville, on demande que le rythme principal des façades soit vertical, sauf au-dessus des surfaces commerciales. Cette mesure n’est plus imposée par les techniques actuelles, et limite la possibilité de développer des appartements en extension horizontale. Puisque le rythme au-dessus des surfaces commerciales sera quand même horizontal, pourquoi ne pas laisser aux architectes le soin d’optimiser au mieux l’espace ?
  • Concernant les citernes à eau de pluie : imposer une capacité de 10 000 litres est une mesure utile pour économiser l’eau potable, et comme fonction-tampon en cas de fortes pluies, mais risque de se heurter à une difficulté dans de petits espaces en centre-ville. Ne serait-il pas plus logique que la dimension de la citerne soit déterminée par la surface occupée au sol par le bâtiment ?

 

 

Nous avons aussi relevé certaines contradictions ou incohérences dans ce guide.

Exemples :

  • 20, en aire résidentielle, on demande d’aligner le faîte de toiture selon la dominante du voisinage, mais on peut implanter des volumes annexes à l’avant du bâtiment. Qu’en est-il alors de l’alignement ?
  • 21 : pour un bâtiment à caractère économique en zone résidentielle, pourquoi exclure le stationnement en zone de cour ? (jardin ok, mais cour ? ) Ne conviendrait-il pas plutôt de limiter l’accès à cette cour à la dimension d’une place de stationnement ?
  • Pourquoi une mesure particulière pour le centre villageois de Lavaux-Ste-Anne ? (p.33 et sv.) (cheminée, brique locale de teinte foncée, enduit, stationnement 1,5 place par logement alors que 2 dans les autres villages…)
  • 36 : dans les zones d’activité économique, pourquoi limiter les tonalités à deux (et ne pas permettre au concepteur du bâtiment d’en faire une vitrine aux couleurs de la société ?)
  • 39 en aire de loisirs, pourquoi prévoir 1 place de parking pour 2 couchages ? Une famille « deux parents deux enfants » se déplace dans un seul véhicule, pour des vacances…
  • Concernant les enseignes : p.44 une seule enseigne est autorisée par établissement… quid des établissements à un carrefour (pignon sur deux rues) ?
  • Une seule couleur d’éclairage… donc certains établissements en centre ville sont actuellement non conformes…(L’Inattendu, Couleur Basilic, …
  • Les stores et bannes (p.45) ne peuvent comporter de marques publicitaires de plus de 50 cm2.. vraiment très petit….par exemple 10 cm sur 5 cm…