Quoi? Conférence-débat

Biomimétisme, de l’effondrement à l’entraide?

 

par Gauthier Chapelle, Ingénieur agronome, docteur en biologie, co-auteur, avec Pablo Servigne et Raphaël Stevens, du livre

 

Une autre fin du monde est possible.

 

Quel futur voulons-nous? Comment s’organiser ensemble? Comment s’adapter? Quel impact sur notre vie?

 

Quand?  le 27 mars 2019 . Accueil à 19h30, Conférence à 20h00

 

Où?  Accueil-Famenne, Rue d’Austerlitz 56, 5580 ROCHEFORT (entrée par le parking à l’arrière du bâtiment).

 

Renseignements: Janine DECANT  084/37 76 94

 

Tarif: 2 Voltîs ou 3€

 

Notre société consomme pour sa croissance exponentielle plus de ressources que la Terre ne peut en produire.

Gauthier Chapelle est ingénieur agronome, docteur en biologie, chercheur, conférencier, ancien collaborateur scientifique à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique.

Il a rejoint les collapsologues Pablo Servigne et Raphaël Stevens, les auteurs de Comment tout peut s’effondrer, paru en 2015, qui annoncent un effondrement progressif de notre société, en lien avec celui de la planète, que l’on peut déjà constater : disparition d’espèces animales, perte de biodiversité, fonte des glaces, montée des océans, catastrophes naturelles.

Il est l’auteur ou le co-auteur d’une quinzaines de publications scientifiques et de 6 livres, dont Le vivant comme modèle (2015), et l’Entraide, l’autre loi de la jungle (avec Pablo Servigne, 2017), où il explore un état des lieux transdisciplinaire, montrant que, de tout temps, les humains, les animaux, les plantes, les champignons, les micro-organismes et même les économistes, ont pratiqué l’entraide, et que ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcément les plus forts, mais ceux qui s’entraident le plus.

Avec le biomimétisme, Gauthier Chapelle nous propose de nous inspirer des « Principes du Vivant » – ceux qui gouvernent la vie de tous les écosystèmes- afin de nous aider à inventer de nouveaux modes de vie enfin compatibles avec la biosphère, en vue de nous préparer à la transition et à la civilisation qui en surgira.

Il nous faut impérativement changer notre manière de fonctionner sur terre. Les catastrophes humanitaires consécutives à cette période de transition nous menacent : déplacements de population, famines, guerres, maladies nouvelles, …

Quelles solutions pouvons-nous construire ? Que faire ? Comment ?

 

 

En préparation à la conférence du 27/03/2019 de Gauthier Chapelle

 

Des définitions indispensables pour comprendre :
1. Réchauffement climatique, conséquences, réactions
Les premiers rapports du GIEC sur le réchauffement climatique

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est créé en 1988 avec pour objectif d’étudier l’évolution du phénomène de réchauffement climatique et ses conséquences. Il rassemble des centaines de scientifiques, climatologues, géologues, océanographes, biologistes, mais aussi des économistes, sociologues, ou ingénieurs et d’autres spécialistes de divers domaines afin d’avoir une vision globale de ce phénomène.

Le GIEC est structuré en trois groupes de travail:

Le GIEC rend son premier rapport en 1990, puis plusieurs autres périodiquement jusqu’à son dernier rapport en 2014. Dans ces rapports, la communauté scientifique du GIEC analyse les causes du réchauffement climatique, et son impact sur l’écosystème et sur la société, en élaborant des modèles prédictifs. À partir de ces modèles et de ces prévisions, les pouvoirs publics et les entreprises peuvent mettre en place des stratégies pour lutter contre le réchauffement climatique ou pour mieux s’y adapter.

Conséquences du réchauffement climatique sur l’écosystème et la planète

La capacité de régulation des océans est aussi affectée par une augmentation des températures. Si les températures globales augmentent de façon très importante, il y aura donc augmentation des niveaux des océans, mais aussi une acidification et une désoxygénation des zones océaniques. En outre, une acidification des océans trop prononcée pourrait limiter la capacité des mers de la planète à produire de l’oxygène et à stocker le CO2, et donc augmenter encore le réchauffement climatique. Mais cela peut aussi affecter des zones de forêts et les écosystèmes fragiles (barrière de corail, forêt amazonienne) ainsi que la biodiversité (les coraux, certains insectes et même des mammifères pourraient ne pas survivre).

Conséquences du réchauffement climatique sur la société et l’économie

La capacité des sociétés à s’adapter à un nouveau climat, à adapter leurs infrastructures, notamment médicales, mais aussi leurs bâtiments. Le réchauffement climatique aura aussi des conséquences sur la santé publique, la capacité alimentaire des pays, l’eau.

Comment lutter contre le réchauffement climatique

Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut avant tout réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, le premier moyen est de se tourner vers les énergies renouvelables et d’éviter les énergies fossiles. Mais il faut aussi réduire sa consommation énergétique, éviter le gaspillage alimentaire, mieux se nourrir en évitant les produits qui ont une trop grosse empreinte carbone, optimiser l’utilisation des ressources… En résumé, il faut adapter notre mode de vie à la notion de résilience et de développement durable.

2. La résilience

La résilience en tant que capacité, pour un système donné, de surmonter les altérations provoquées par un ou des éléments perturbateurs, pour retrouver son état initial et/ou un fonctionnement normal.

Pour une organisation (qu’elle soit une entreprise, un groupe d’individus ou une société) la résilience est donc la capacité à s’adapter aux perturbations internes ou externes. On appelle cela la résilience organisationnelle.

La capacité d’une société à être préparée aux chocs et aux crises, ainsi que sa capacité à les surmonter, c’est la résilience communautaire.

La notion de résilience appliquée à l’écologie consiste en la faculté d’un écosystème de retrouver ses équilibres initiaux après avoir subi des altérations dont les causes peuvent être d’origines multiples (naturelles ou humaines). Soit, entre autres : préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, lutte contre le réchauffement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

3. Le développement durable

Le développement durable est l’idée que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.

Concrètement, le développement durable est une façon d’organiser la société de manière à lui permettre d’exister sur le long terme. Cela implique de prendre en compte à la fois les impératifs présents mais aussi ceux du futur, comme la préservation de l’environnement et des ressources naturelles ou l’équité sociale et économique.

La définition « officielle » du développement durable a été élaborée pour la première fois dans le Rapport Bruntland en 1987. Ce rapport était la synthèse issue de la première commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU.

Les 3 piliers du développement durable

Contrairement au développement économique, le développement durable est un développement qui prend en compte trois dimensions : économique, environnementale et sociale. Les trois piliers du développement durable qui sont traditionnellement utilisés pour le définir sont donc : l’économie, le social et l’environnement. La particularité du développement durable est de se situer au carrefour de ces 3 piliers.

4. La RSE : Responsabilité Sociale des Entreprises, est une de ses applications qui consiste à organiser son activité de manière à éviter au maximum tout impact environnemental négatif.

L’engagement RSE pour le développement durable des entreprises et associations se met en place progressivement pour une meilleure image.

Il faut transformer nos sociétés pour aller vers un modèle industriel et une mondialisation qui prenne en compte l’écologie.

5. Le biomimétisme

Le biomimétisme (littéralement : imitation du vivant) consiste à s’inspirer des solutions de sélection naturelle adoptées par l’évolution, pour en transposer les principes et les processus en matière d’ingénierie humaine. La démarche vise à privilégier des « choix » éprouvés par la nature, dans le cadre d’un développement durable en meilleure harmonie avec l’environnement et soutenable sur le long terme.

Forgé par l’universitaire américain Otto Schmitt, le terme « biomimetics » peut donc se résumer en quelques mots par le transfert de modèles et mécanismes biologiques vers la technologie.

 

Des livres et des hommes.

 

  1. Comment tout peut s’effondrer 2015

Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes

par Pablo Servigne,ingénieur agronome et docteur en biologie. Spécialiste des questions d’effondrement, de transition, d’agroécologie et des mécanismes de l’entraide, il est l’auteur de Nourrir l’Europe en temps de crise (2014 et 2017).

Expert en résilience des systèmes socio-écologiques, il est éco-conseiller et cofondateur du bureau de consultance Greenloop.

Et Raphaël Stevens, biologiste.

 

Dans ce livre, Pablo Servigne et Raphaël Stevens proposent un tour d’horizon interdisciplinaire de ce sujet, l’effondrement, qu’ils nomment la « collapsologie ». Et si notre civilisation s’effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Un nombre croissant d’auteurs, de scientifiques et d’institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle telle qu’elle s’est constituée depuis plus de deux siècles. Que faut-il penser de ces sombres prédictions ? Pourquoi est-il devenu si difficile d’éviter un tel scénario ?

En mettant des mots sur des intuitions partagées par beaucoup d’entre nous, ce livre redonne de l’intelligibilité aux phénomènes de « crises » que nous vivons, et surtout, redonne du sens à notre époque. Car aujourd’hui, l’utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L’effondrement est l’horizon de notre génération, c’est le début de son avenir. Qu’y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer, et à vivre…

  1. Des réponses aux questions qui se posent :

 

Le vivant comme modèle, la voie du biomimétisme (2015)

            par Gauthier Chapelle et Michèle Decourt 

Petit traité de résilience locale (2015)

             par Pablo Servigne, Agnès Sinaï, Raphaël Stevens, Hugo Carton 

L’entraide, l’autre loi de la jungle, (2017)

              par Pablo Servigne et Gauthier Chapelle

 

  1. Une autre fin du monde est possible 2018
    Vivre l’effondrement (et pas seulement y survivre)

            par Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Gauthier Chapelle

 La situation critique de la planète, liée au changement climatique et à la pollution généralisée, a déjà commencé : crise de la biodiversité, (disparition des espèces d’oiseaux, d’insectes (75%), fonte des banquises et des glaciers, montée des océans, sécheresses, catastrophes naturelles. Avec l’épuisement inéluctable des ressources et les pénuries en eau potable, en minerais, en pétrole, des effondrements sont déjà en cours tandis que d’autres s’amorcent, faisant grandir la menace d’un emballement global de notre société, qui signifierait la fin du monde tel que nous le connaissons.

Cette période intermédiaire va provoquer les catastrophes humanitaires qui s’annoncent : déplacements de populations, famines, guerres, maladies. Allons-nous attendre les catastrophes pour tenter de survivre, les deuils qu’il faudra affronter, les antagonismes politiques, culturels, religieux, qui nous dresseront les uns contre les autres ? Comment se projeter au-delà, imaginer la suite, tout en se préparant à vivre des années de désorganisation et d’incertitude, et trouver des manières de vivre ces effondrements. Face à cette menace, allons-nous continuer à « nous goinfrer pour le temps qui nous reste à nous et nos enfants ? »

Le choix de notre génération est cornélien : soit nous attendons de subir de plein fouet la violence des cataclysmes à venir, soit, pour en éviter certains, nous prenons un virage si serré qu’il déclencherait notre propre fin-du-monde-industriel. Est-il possible d’éviter les crises en « décélérant »  la croissance, en sachant que notre système économique libéral et ultra-libéral est conçu et programmé pour la croissance et la compétition ? En toute honnêteté, qui est prêt à cela ?

Alors que faire ?

Les auteurs montrent qu’un changement de cap passe nécessairement par un cheminement intérieur et par une remise en question radicale de notre vision du monde. Ils n’annoncent pas la fin du monde, mais la fin d’un monde tel que nous l’avons connu, avec une renaissance possible. Par-delà optimisme et pessimisme, ce sentier non-balisé part de la collapsologie et mène à ce que l’on pourrait appeler la collapsosophie

Le livre donne des pistes à explorer pour tenter d’inverser le cours de l’histoire en marche, de construire un avenir encore vivable, à commencer par l’éducation et l’enseignement.

– Affirmer d’autres possibilités d’une économie de partage, de don, de contre-don, d’altruisme, d’entraide et rassembler des outils pour nous unir, refuser l’uniformisation, aiguiser la singularité, en envisageant les limites de notre planète à ne plus dépasser.

– Sortir de notre attitude d’adolescents prolongés refusant de devenir adultes, de l’attitude du spectateur passif, en tenant compte de notre « finitude », refuser les politiques du pouvoir à tous niveaux sur des masses abruties et consentantes.

– Tisser des liens entre les humains, avec les « autres qu’humains » et le sacré, constituer des réseaux, au-delà de nos peurs, partager nos émotions.

– Explorer les voix intérieures, l’authenticité de chacun et ses capacités à s’inscrire dans une collectivité agissante pour le bien de tous. Avancer dans le champ de l’imaginaire, de l’invisible à explorer, en osant sortir du rationnel, du tout fait.

– Réinventer un autre récit, théâtral, poétique, qui permette de concevoir le monde et son évolution d’une manière différente  de ce qui fait notre « civilisation » actuelle, héritée de deux siècles de capitalisme (profit, argent), de guerres, de compétition, de violence.